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Weidmann Songtext
von Jean Guidoni

Weidmann Songtext

Toi qui t′endors en paix dans ta chambre bien close
Et dont le souffle seul émeut un peu le sein
Ne sens-tu pas collés sous le papier-peint rose
Les visages oubliés de trop beaux assassins

Sur le journal jauni qui cale la fenêtre
Au fond du vieux placard et dans la cheminée
Allumant le feu qui les fera disparaître
Ne crains-tu pas les yeux brillants de ces damnés

Ne vois-tu pas au pli de leur prince-de-galles
Qu'ils furent bien plus que ce que disent les journaux
Et qu′il faut pouvoir être empereur à Pigalle
Pour finir en beauté aux mains de Desfourneaux


Ils avaient des yeux trop doux
Des cheveux crantés en vague
Ils portaient des chapeaux mous
Et de bien trop grosses bagues
Ils rôdaient dans les banlieues
La justice expéditive
Pour illustrer le milieu
À la Une de détective

Ils soulevaient le dégoût
Des journalistes à l'épate
Qui les traitaient de tueurs fous
De dévoyés psychopates
Mais moi qui suis sans contrat
Avec les gens dits honnêtes
Je leur préfère les malfrats
Eux, au moins, sont des poètes

Comme autrefois Genêt rêvant dans sa cellotte?
En découpant leur coeur d'ange au menton bleui
Je revois, étouffant les sanglots dans ma glotte
Les minables exploits de ces amours haïes

J′attends dans leur traction, à l′entrée des artistes
Une danseuse nue dont ils ont fait le choix
Puis je suis à la trace, de bar en villa triste
Le panache ou la fin de leur foulard de soie


À l'aube d′un matin du style impitoyable
On ne trouvera d'elle que des lambeaux de chair
Mêlés à des lambeaux de bas indémaillables
Dans quelque terrain vague de banlieue maraîchère

Les monstres aux yeux de velours
Bien sûr demeurent introuvables
On les repère à Cherbourg
Sous d′obscurs imperméables
Ou sur le port de Honfleur
Ou sur la jetée du Havre
Lançant aux vagues des fleurs
En hommage au cher cadavre

Mais ils ne sont pas en mer
Pleurnichant comme des gosses
Sur les genoux de leur mère
Qui tient un humble négoce
Près de Sainte-Mère-Église
Où ils furent des enfants sages
C'est les voisins qui le disent
À l′intrant selon l'usage

Pour finir le récit il manque un bas de page
Tant mieux, je ne saurai rien des humiliations
Des ces fauves livrés aux argousins en nage
Échangeant un sandwich contre une confession

Je ne tremblerai pas comme ces femmes du monde
Identifiant sur le tout dernier Paris-Soir
Tandis que se roidit leur permanente blonde
L'entreprenant danseur qu′elles aimèrent un soir

Je ne veux rien de plus qu′une place aux fenêtres
Entre les marronniers du boulevard Arago
Alors malfaisant tout le jour, hésite à naître
L'heure du godet de rhum et du dernier mégot

À l′heure où leurs yeux trop doux
Brusquement se font terribles
Où sur la blancheur des cous
Tombe la lame inflexible
À l'heure où les braves gens
Tout joyeux quittent la fête
Rassurés pour leur argent
Pensant que justice est faite

À l′heure où quelque passant
Bravant la garde mobile
Trempe un mouchoir dans le sang
En extase nécrophile
L'heure des fantasmagories
Où l′on peut avouer sans gêne
Que son héros favori
Se nomme Weidmann Eugène

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