Fernand - Live Songtext
von Alexandre Poulin

J′ai un beau frère qui est millionaire,
Y'a fait ca fortune les cellulaires.
Pis l′mois passé yé parti en vacances
Qu'que part dans Îles la délivrance

Il s'est trouvé un motel pas trop cher,
Qu′que chose comme deux fois mon salaire.
Avec une vue sur L′Atlantique.
Non mais s'tu beau avoir du fric?

Tout était presque parfait,
Sauf un petit qu′que chose qui l'intriguait.
C′tait que tous les débuts d'après-midi,
Un homme dormait devant chez lui.

Faqu′une journée, un peu curieux y dit:
"Excusez moi monsieur, j'ai une question a vous poser;
Mais qu'est-ce vous faites de vos journées?"

L′bonhomme d′a peu pres 35 ans, basané dit: "J'mapelle Fernand,
Tient, Bois ça, prend le temps d′t'asseoir pis j′te dirais tout c'que tu veux


Savoir"
Mon beau-frère toujours pressé,
Hésitait a prendre le thé.
Mais il s′est dit qu'une histoire triste,

Ca lui rappelerait a quel point y était riche.
Faque y S'est assis sur sa malette,
Pour pas salire ses culotte en Spandex.
Pis l′homme a conté son histoire,

Comme s′il le faisait tous les soirs.
" Ben l'matin, j′me leve a 6hr, pis j'saute sur mon bateau de pecheur,
J′rammene une coupe de poissons pour ma femme pis mes 2 garçons,
L'apres-midi j′prends ca mollo;
J'fais un ptite sieste sur le bord de l'eau,
J′reviens chez nous toujours a temps,

Voir le soleil sur l′océan. "
Mon beau frere toujours a l'affut dit:
" Fernand tu f′rais d'largent si tu t′bougeais l'cul!
Si tu pecherais toute la journée.

Le poisson tu pourrais le vendre au lieu de l′donner."
"Ben Queser que j'frais avec s'targent la?"
Repond Fernand un peu coma.
Tu t′acheterais un maudit gros bateau,


Qui vas 10 fois plus que ton rafiot."
"Faque tu peux aller beaucoup plus loin
Oû y a 100 poissons pour un marin.
Pis ca va tellement t′rapporté,
Qu'tu t′payes une douzaine d'employé.
Pis plus T′as d'pecheurs plus t′as d'poissons,
Plus t'as d′poissons, moins tu l′vends cher,
Moins tu l'vends cher, pis plus t′en vends,

Pis plus t'en vends, plus t′es gagnant."
Mon Fernand, tout mélangé, r'garde mon beau frere avec curiosité, y s′dit:
"Une fois qu'jai fait toute ca,

Veux tu bin m'dire qu′est-c′est que ca m'rapporteras?"
Mon beau frere; tout étonné d′voir qu'le pecheur a pas cliqué,
Y dit: "Voyons, Asteur qu′té plein d'argent,

Tu t′payes une grosse retraite a 50 ans."
Mon Fernand, un peu gené, dit:
" La retraite qu'est-ce que c'est?
J′veux pas avoir l′air peu instruit mais,

S'monde, on l′connait pas ici."
Faque mon beaufrere se ferme les yeux,
Y' s′concentre, sourit un peu.
Y pense a grosse retarite qui vas s'payer,

Pis y livre le fond de ses pensées.
" Ben l′matin j'me leverai vers 6hr,
J'sauterai sur un petit bateau d′pecheur,
J′rammenerai une coupe de poissons,
Pour ma femme restée a maison,
L'apres midi j′prendrai ca mollo,
J'frai une ptite sieste sul bord de l′eau,
J'rentrai chez nous tout juste a temps,
Voir le soleil sur l′océan."
On aurait dis qu'c't′a s′moment la,
Qu'l′homme riche est devenu un autre gars,
S'comme si l′beau frere avait compris,
Qu'Fernand etait plus riche que lui.
Aujourd′hui mon beau frere y est pecheur,
Qu'que part au sud de l'équateur.
Pis l′apres-midi y l′prend mollo,
Avec son chum Fernand sur l'bord de l′eau.